Essayer de comprendre les évolutions
Petite histoire du Sahaj Marg
D'après le discours officiel, le but de la vie humaine est de nature spirituelle. Il vise la fusion de l'âme individuelle avec le divin. Pour ce faire, la Shri Ram Chandra Mission, organisation à but non lucratif, offre l'enseignement du Sahaj Marg et l'aide d'un guide spirituel. D'origine indienne, le Sahaj Marg est basé sur une technique de méditation assimilée à un Raja Yoga simplifié pour s'adapter au mode de vie moderne. Le guide spirituel (maître) aide le pratiquant dans son développement sur le chemin de cette réalisation spirituelle.
Dans les faits, le guide joue un triple rôle : il incarne le but, dirige l'enseignement et préside la SRCM. Son influence est donc énorme. Or plusieurs maîtres se sont déjà succédés, laissant chacun des empreintes différentes. Leurs actes ont modelé la véritable histoire de la Mission.
De l'implantation à la reconnaissance (1935-65)
En 1945, Babuji fonde la SRCM. Il annonce sa filiation spirituelle avec Mahatma Ramchandra Ji, premier maître non musulman d'un ancien ordre soufi, qu'il a juste croisé. Il décrète que celui-ci l'aurait désigné comme son successeur, le baptise Lalaji, premier maître du mouvement qu'il vient de créer, mais choisit de passer sous silence ses références soufies. Il crée le concept de Sahaj Marg à partir d'éléments puisés chez son maître et élabore les dix commandements qui régissent la pratique de sa méthode de recherche spirituelle.
Au début des années 60, Babuji peut se frotter les mains. Son mouvement est bien implanté dans l'Uttar Pradesh et commence à faire des émules dans l'Inde entière. L'adhésion au Sahaj Marg du Docteur K.C. Varadachari, philosophe très célèbre en Inde, lui apporte une reconnaissance inespérée. Babuji est comparé à de grands gourous indiens et accède à son tour au statut très envié de maître. C'est la gloire…
A la conquête du monde (1965-95)
La reconnaissance et la gloire attirent les opportunistes. Des individus avides de pouvoir gravitent autour du jeune gourou. Parmi eux s'en trouve un très occidentalisé et à l'appétit de pouvoir insatiable. Babuji souhaite développer le mouvement au sud de l'Inde, Rajagopalachari le persuade d'aller dans le monde entier et ils élaborent ensemble une stratégie de croissance.
On est déjà loin du Sahaj Marg initial, méthode réputée à l'usage individuel des chercheurs spirituels. Il se pare d'un objectif à portée universelle : faire basculer le monde vers la spiritualité. Et cela ne pourra avoir lieu avant que le nombre d'adeptes n'atteigne un certain seuil obligé.
Pour réaliser ce nouvel objectif, les dix commandements sont insuffisants, il faut de nouveaux outils. La mort de Babuji vient renforcer la liberté d'action de Chari. Il a le génie de réussir à instrumentaliser le culte de la personnalité déjà sous-jacent et de reléguer les dix commandements au rang de maximes, sans provoquer l'éclatement du mouvement. La seule sortie remarquée mais tardive sera celle du fils du défunt Varadachari qui crée un mouvement dissident confidentiel.
Peu à peu, Chari modifie subtilement la prépondérance des différents outils et en crée de nouveaux. Le culte de la personnalité explose grâce à l'ambiguïté soigneusement entretenue entre maître et divin, au développement du souvenir constant et aux incitations à voir le maître. La manipulation ainsi permise est renforcée par l'incitation à tenir un journal ou encore le travail sur le caractère.
La qualité de l'enseignement est délaissée au profit d'un simple vernis. Les précepteurs subissent la pression du patron pour multiplier les nouvelles recrues. C'est l'heure du prosélytisme triomphant !
A la recherche d'une nouvelle image : respectabilité et patrimoine (depuis 1995)
Au début des années 90, la stratégie de conquête marque le pas et le culte de la personnalité n'arrive plus à masquer ses revers (création de moutons, pas de lions). Pour relancer la croissance interrompue, il faut accroître l'efficacité et la visibilité du mouvement ainsi que sa respectabilité.
C'est la dernière grande offensive de Chari : une organisation très structurée, une présence physique renforcée et de nouvelles formes d'action. C'est une réforme stratégique qui nécessite une réorganisation totale du mouvement et des fonds importants.
A côté de la SRCM qui est censée gérer les aspects spirituels, on crée la Sahaj Marg Spirituality Foundation, fer de lance de toutes ces nouveautés. Elle investit tous azimuts, dans la recherche de nouvelles formes de prosélytisme comme dans les biens immobiliers. Elle collecte et gère les fonds nécessaires.
Elle a récupéré et réorganisé le laboratoire d'idées fondé par Varadachari, le SMRTI, pour essayer de concrétiser ses idées. Son succès le plus éclatant est l'utilisation du VBSE pour la création de la très visible et respectée école LMOS. Ses tentatives de l'utiliser pour promouvoir la paix auprès des enfants afin de séduire les gens de l'ONU et s'acheter ainsi une conduite font froid dans le dos.
Sous couvert de formation et d'éducation, après avoir flirté avec le monde de l'entreprise dans le domaine du développement personnel, la Fondation multiplie aussi les acquisitions immobilières (centres de formation et de retraite, type CREST). Elle s'aventure même dans l'humanitaire (centres de lumières avec nourriture et soins gratuits).
D'après le discours officiel, le but de la vie humaine est de nature spirituelle. Il vise la fusion de l'âme individuelle avec le divin. Pour ce faire, la Shri Ram Chandra Mission, organisation à but non lucratif, offre l'enseignement du Sahaj Marg et l'aide d'un guide spirituel. D'origine indienne, le Sahaj Marg est basé sur une technique de méditation assimilée à un Raja Yoga simplifié pour s'adapter au mode de vie moderne. Le guide spirituel (maître) aide le pratiquant dans son développement sur le chemin de cette réalisation spirituelle.
Dans les faits, le guide joue un triple rôle : il incarne le but, dirige l'enseignement et préside la SRCM. Son influence est donc énorme. Or plusieurs maîtres se sont déjà succédés, laissant chacun des empreintes différentes. Leurs actes ont modelé la véritable histoire de la Mission.
De l'implantation à la reconnaissance (1935-65)
En 1945, Babuji fonde la SRCM. Il annonce sa filiation spirituelle avec Mahatma Ramchandra Ji, premier maître non musulman d'un ancien ordre soufi, qu'il a juste croisé. Il décrète que celui-ci l'aurait désigné comme son successeur, le baptise Lalaji, premier maître du mouvement qu'il vient de créer, mais choisit de passer sous silence ses références soufies. Il crée le concept de Sahaj Marg à partir d'éléments puisés chez son maître et élabore les dix commandements qui régissent la pratique de sa méthode de recherche spirituelle.
Au début des années 60, Babuji peut se frotter les mains. Son mouvement est bien implanté dans l'Uttar Pradesh et commence à faire des émules dans l'Inde entière. L'adhésion au Sahaj Marg du Docteur K.C. Varadachari, philosophe très célèbre en Inde, lui apporte une reconnaissance inespérée. Babuji est comparé à de grands gourous indiens et accède à son tour au statut très envié de maître. C'est la gloire…
A la conquête du monde (1965-95)
La reconnaissance et la gloire attirent les opportunistes. Des individus avides de pouvoir gravitent autour du jeune gourou. Parmi eux s'en trouve un très occidentalisé et à l'appétit de pouvoir insatiable. Babuji souhaite développer le mouvement au sud de l'Inde, Rajagopalachari le persuade d'aller dans le monde entier et ils élaborent ensemble une stratégie de croissance.
On est déjà loin du Sahaj Marg initial, méthode réputée à l'usage individuel des chercheurs spirituels. Il se pare d'un objectif à portée universelle : faire basculer le monde vers la spiritualité. Et cela ne pourra avoir lieu avant que le nombre d'adeptes n'atteigne un certain seuil obligé.
Pour réaliser ce nouvel objectif, les dix commandements sont insuffisants, il faut de nouveaux outils. La mort de Babuji vient renforcer la liberté d'action de Chari. Il a le génie de réussir à instrumentaliser le culte de la personnalité déjà sous-jacent et de reléguer les dix commandements au rang de maximes, sans provoquer l'éclatement du mouvement. La seule sortie remarquée mais tardive sera celle du fils du défunt Varadachari qui crée un mouvement dissident confidentiel.
Peu à peu, Chari modifie subtilement la prépondérance des différents outils et en crée de nouveaux. Le culte de la personnalité explose grâce à l'ambiguïté soigneusement entretenue entre maître et divin, au développement du souvenir constant et aux incitations à voir le maître. La manipulation ainsi permise est renforcée par l'incitation à tenir un journal ou encore le travail sur le caractère.
La qualité de l'enseignement est délaissée au profit d'un simple vernis. Les précepteurs subissent la pression du patron pour multiplier les nouvelles recrues. C'est l'heure du prosélytisme triomphant !
A la recherche d'une nouvelle image : respectabilité et patrimoine (depuis 1995)
Au début des années 90, la stratégie de conquête marque le pas et le culte de la personnalité n'arrive plus à masquer ses revers (création de moutons, pas de lions). Pour relancer la croissance interrompue, il faut accroître l'efficacité et la visibilité du mouvement ainsi que sa respectabilité.
C'est la dernière grande offensive de Chari : une organisation très structurée, une présence physique renforcée et de nouvelles formes d'action. C'est une réforme stratégique qui nécessite une réorganisation totale du mouvement et des fonds importants.
A côté de la SRCM qui est censée gérer les aspects spirituels, on crée la Sahaj Marg Spirituality Foundation, fer de lance de toutes ces nouveautés. Elle investit tous azimuts, dans la recherche de nouvelles formes de prosélytisme comme dans les biens immobiliers. Elle collecte et gère les fonds nécessaires.
Elle a récupéré et réorganisé le laboratoire d'idées fondé par Varadachari, le SMRTI, pour essayer de concrétiser ses idées. Son succès le plus éclatant est l'utilisation du VBSE pour la création de la très visible et respectée école LMOS. Ses tentatives de l'utiliser pour promouvoir la paix auprès des enfants afin de séduire les gens de l'ONU et s'acheter ainsi une conduite font froid dans le dos.
Sous couvert de formation et d'éducation, après avoir flirté avec le monde de l'entreprise dans le domaine du développement personnel, la Fondation multiplie aussi les acquisitions immobilières (centres de formation et de retraite, type CREST). Elle s'aventure même dans l'humanitaire (centres de lumières avec nourriture et soins gratuits).
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Alexis,
ReplyDeletej'ai détruit mes 3 blogs.
J'en ai créé un nouveau:
http://spydi.blogspot.com/
Peux-tu updater tes liens?
Bye!