SMRTI & Prosélytisme

Du temps de Lalaji, le Sahaj Marg était confidentiel. Babuji l'a aidé à se répandre en Inde, mais son véritable essor mondial date de l'arrivée de Chari au secrétariat général de la Shri Ram Chandra Mission et surtout de sa prise de pouvoir en 1983.
Les précepteurs sont vite devenus le fer de lance de sa politique expansionniste et ses discours en témoignent. Mais rapidement, la Shri Ram Chandra Mission et une poignée de ses membres les plus éminents se sont dotés de moyens "respectables", voire "scientifiques" pour faire du prosélytisme à grande échelle.
- Un outil : Au travers de sa fondation Sahaj Marg Spiritualité (Sahaj Marg Spirituality Foundation), la SRCM s'est doté d'un puissant outil de prosélytisme, le SMRTI ou Sahaj Marg Research and Training Institute...
- Des canaux de diffusion : Les principaux canaux de diffusion du Sahaj Marg sont l'univers de la psychologie et les formations au développement personnel. Mais il en existe de plus insidieux via le monde professionnel...
- Et des cibles : Mais le SMRTI, au travers de ces différents canaux de diffusion, ne vise qu'une seule cible : la celule familiale. Voire même seulement l'individu, si possible assez fragile pour succomber...

Qu'est-ce que le SMRTI ?

Le SMRTI ou Sahaj Marg Research and Training Institute dépend légalement d'une fondation (Sahaj Marg Spirituality Foundation) dont les statuts ont été déposés aux Etats-Unis.
Créé en 1967, il s'appelait à l'origine SMRI. Il a été fondé par le Docteur K. C. Varadachari, professeur de philosophie et l'un des plus grands disciples de Babuji. Très actif au début, il est tombé en sommeil dans les années 70, puis a été repris dans les années 80 par le fils de Varadachari. Mais Sri K. C. Narayana abandonnera vite la SRCM pour créer l'ISRC dissident.
Le véritable SMRTI sort de l'ombre au début des années 90. Plutôt qu'une école de philosophie, c'est un network mondial constitué des plus éminentes personnalités de la Shri Ram Chandra Mission (les Faculty members).
Leur objectif est de disséminer à travers le monde les enseignements du Sahaj Marg, via le plus grand nombre de moyens possibles qu'ils créeront et mettront en oeuvre au sein de leur Institut.
A leur actif, on peut citer la première formation des précepteurs via internet (online training course), bientôt suivie d'une formation de même nature pour l'ensemble des abhyasis.
Ce sont eux aussi qui sont à l'origine d'un règlement extrèmement strict pour les "open house" (portes ouvertes) réalisées pour accueillir les non abhyasis au sein de leur communauté. Les sittings et autres méditations y sont fermement proscris et seuls les administrateurs ont le droit de répondre aux questions posées par les nouveaux venus.
Les enfants et les jeunes ne sont pas oubliés. Le SMRTI leur propose tout un programme : le "Value Based Spriritual Education"...
Plusieurs publications, internes ou dans la presse, sont aussi de leur fait.

Les canaux de diffusion

Le SMRTI utilise de multiples canaux pour diffuser la doctrine du Sahaj Marg. Nous en retiendrons seulement trois principaux pour exemples : la psychiatrie, le développement personnel et l'infiltration de certaines entreprises.

- La psychiatrie spirituelle
Depuis longtemps, les psychiatres ont tenté d'expliquer le but suprême du Sahaj Marg au travers de leur discipline. On connaissait déjà le courant transpersonnel, voici maintenant la psychiatrie spirituelle.
Donnons la parole à Ferdinand Wulliemier, l'un de leurs meilleurs représentants. Il se présente lui-même au cours d'un congrès sur la "Médecine du troisième millénaire" organisé par Stratégique (Conférence du 19/01/97 à Paris) :
"Mon nom est Ferdinand Wulliemier, je suis établi comme psychiatre dans une pratique privée à Lausanne, j'enseigne à la faculté de médecine de Lausanne et également au Centre d'études de la famille, qui dépend du département de psychiatrie adulte. J'organise des séminaires et participe à cette conférence en tant que membre de l'AIPS [Association Internationale de Psychiatrie Spirituelle]. Je pratique la méditation depuis environ 12 ans et j'essaie d'intégrer ma pratique spirituelle dans ma vie quotidienne, entre autres professionnelle."
Lors de cette conférence, il rapporte les résultats d'une étude qu'il a réalisée : "elle porte sur une population de 54 personnes, pendant une période de 8 ans, entre 1988 et 1996. Ces 54 personnes étaient des patients que j'ai suivi personnellement en tant que psychothérapeute et qui soit se sont mis à méditer ou méditaient déjà selon le système du Sahaj Marg yoga (...). Parmi les 54 personnes étudiées, qui ont fait l'objet d'une psychothérapie et qui se sont mises à méditer (...), on ne constate ni problème psychologique ni somatique notoire lorsque les personnes font une psychothérapie avant de se mettre à méditer."
"(...) Qui sont les gens qui sont impliqués dans une pratique spirituelle d'un point de vue sociologique ? Presque les trois quarts sont des femmes. Ils ont entre 18 et 80 ans, rarement plus, avec un maximum entre 35 et 50 ans. Cela permet de faire un lien avec la "crise du milieu de la vie" dont parlait CG Jung, qu'il situait autour de 35 ans. Quels sont leurs milieux socioculturels et professionnels ? A peu près tous semblent représentés, mais on y trouve une sur-représentation des soignants, des enseignants également mais dans une moindre mesure, et peut-être des artistes."
"Quel est leur niveau évolutif, c'est-à-dire à quel niveau de fonctionnement psychologique peut-on les rattacher lorsqu'ils commencent à méditer ? Disons tout d'abord que selon cette estimation, presque un quart ont fait une psychothérapie avant de commencer une pratique spirituelle. Une bonne minorité d'entre eux, environ 30%, sont des personnes dites "peu structurées" : si je prends la classification psychiatrique usuelle on y inclura des personnalités borderline, borderline-névrotiques et borderline pré-psychotiques (...)".
Prosélytisme psychiatrique ou pas, la Shri Ram Chandra Mission recrute allègrement parmi les personnes psychologiquement fragiles. A tel point que Chari lui-même s'en est ému :
"(...) nos précepteurs doivent être très prudents quand ils admettent de nouveaux abhyasis, afin de veiller à ne pas avoir ici des gens qui ne peuvent être aidés. Je fais tout spécialement allusion aux personnes qui ont des problèmes mentaux, et qui ont subi une thérapie dans des hopitaux ou cabinets psychiatriques. Les cas de ce genre sont de plus en plus fréquents (...)" (Discours du 31/12/92).
Cependant, Ferdinand Wulliemier nous apprend que la voie spirituelle est ce qui peut exister de mieux pour l'humanité, que le comportement dépendant et naïf de l'aspirant spirituel n'est qu'une apparence trompeuse, de même que l'amoralité ou un comportement aberrant du Maître spirituel n'est rien d'autre que l'expression d'une sagesse qui nous échappe (extraits de "Notre évolution involutive ou l'invertendo de notre croissance" - IASP, Vol.3, 1995).
«Lorsque nous avons atteint le stade de développement appelé existentiel ou "centaurique" (...), alors ce qui est appelé ici "évolution involutive" a déjà commencé à se manifester. (...) Il permet d'envisager dans de bonnes conditions une croissance à proprement parlé spirituelle (...). Pour ce faire il s'agit de traverser ce qui a été appelé "zone transpersonnelle" ou parapsychologique ; puis l'aspirant continue sa route, qui peut le mener jusqu'aux stades de la libération, de la réalisation divine, voire même de la fusion avec l'Ultime ou layavastha.»
«L'expérience montre que l'homme ne peut alors faire autrement que sentir à quel point il est en fait relié, partie intégrante de cette trame insaisissable et infinie, à la fois dans et hors de l'espace-temps (...). A première vue, l'observateur pourrait donc penser qu'il s'agit d'un être dépendant, naïf, incapable de dire non. S'il connaissait cette personne avant sa transition réussie vers un état transpersonnel, il pourrait en conclure qu'il y a eu régression à un mode de fonctionnement infantile. Nous savons qu'il n'en est rien puisqu'il s'agit d'une pseudo-régression, d'une évolution involutive du moi séparateur, permettant à cet être spiritualisé de se vivre non-séparé, de vivre la véritable fraternité (...).»
«Aux stades transpersonnels, l'observateur sera quelquefois choqué par certains comportements d'un Saint ou d'un Maître spirituel, qui peuvent paraître à nouveau amoraux, et donc correspondre à une régression psychologique. Or à ce stade, il s'agit en fait de transmoralité, qui bien entendu, repose sur une moralité impeccable : le Maître incarné peut être amené délibérément (et non pas pulsionnellement) à se mettre en colère, à faire quelquechose d'incongru, d'impoli, voire même de destructeur : comportements inattendus, apparemment aberrants, dont la nécessité ou la sagesse ne nous apparaissent souvent que (bien) plus tard.»
Toute la logique sectaire est ainsi psychologiquement justifiée, depuis la "régression à un mode de fonctionnement infantile" des abhyasis jusqu'aux pires agissements du Maître...

- Le développement personnel
Quoique disent les psychiatres de la Shri Ram Chandra Mission, force est de reconnaître que leurs titres sont reconnus et sanctionnent un cursus d'études supérieures.
Mais il n'en va pas de même pour les multiples psychothérapeutes et psychanalystes qui fleurissent au sein de la Mission. N'importe qui peut devenir "psy" pourvu qu'il ait suivi une formation (dispensée par n'importe qui).
Ainsi apparaissent de nombreux thérapeutes qui surfent sur la vague des nouvelles thérapies orientées vers l'approche corporelle et le mieux-être (analyse transactionnelle, PNL, sophrologie, etc.).
Leur seul objectif, hormis l'aspect financier, est de trouver de nouvelles recrues assez fragiles pour être facilement déstabilisées...
Autre stratégie très voisine, ce sont les formations en développement personnel, très à la mode dans le monde du travail, où l'on exige toujours plus de l'individu au détriment de son stress.
Là encore, n'importe qui peut devenir formateur ou créer un centre de formation. Il n'existe aucun diplôme obligatoire pour ce genre d'activités.
Dans ces stages de formation, on retrouve donc des techniques à dominante "psy" (gestalt, bioénergie,...), des techniques à dominante sportive (shiatsu, kinésie) ou de communication (analyse transactionnelle, PNL) ou bien proprement issues du Sahaj Marg (yoga, méditation) dont les abhyasis se disent facilement spécialistes.
Au sein de cabinets privés, d'instituts ou de centres de formation, les abhyasis exercent leurs talents de prosélytes spirituels sous les étiquettes les plus variées. Jusqu'à ceux qui, en Inde, interviennent auprès des forces de police ou dans les établissements d'enseignement supérieur.

- Infiltration d'entreprises
De nombreux abhyasis sont aussi chefs d'entreprises dans tous les domaines d'activités. Et leur prosélytisme s'exerce dans le monde professionnel comme ailleurs. Ainsi la Sahaj Sasyadi Ltd, entreprise médicinale, n'hésitait pas à revendiquer son adhésion aux principes du Sahaj Marg, en affichant le portrait du Maître sur la première page de son site web.
Plus insidieux sont les abhyasis infiltrés dans la fonction publique ou l'armée, qui n'hésitent pas à utiliser leur fonction aux meilleures fins de la Shri Ram Chandra Mission.

Les cibles du Sahaj Marg

D'après la SRCM, le Sahaj Marg est totalement compatible avec la vie de famille moderne. C'est probablement la raison qui pousse la Mission à s'attaquer en priorité à la famille, aux enfants et aux jeunes.
Voici le rare témoignage d'un père de famille sur l'arrivée du Sahaj Marg dans sa famille et des dégâts qu'il y a engendré, cité par le Nouvel Observateur (N°1861 - Semaine du 6/07/2000) :
« Au début, cela ne m'a pas inquiété. Ils venaient méditer à la maison en groupe. Les enfants n'étaient pas touchés. J'ai même essayé, mais ce n'était pas mon truc. Je les traitais avec une certaine ironie.» Michel Gilbert partage alors depuis dix ans l'existence de Françoise, dentiste, avec qui il a eu deux enfants, de ans et 2 ans et demi. Le couple connait des difficultés financières : il n'a plus de travail et décide de devenir père au foyer. De plus en plus, sa compagne se livre à la méditation (...) Pendant sept mois, Michel voit grandir cette influence."
" Le père s'inquiète. En janvier 1999, le groupe lui fait sentir qu'il est indésirable. Fin février, Françoise parle de séparation, fait chambre à part. Il se rend compte qu'elle prépare un voyage en Inde pour l'anniversaire du maître, puis qu'elle a une liaison avec un autre adepte. Le 29 juin, Michel est hospitalisé pour un ulcère. Elle emmène les enfants en Espagne. Le 15 août, Michel attaque la secte pour enlèvement d'enfants. Le 21 décembre, une ordonnance confie pourtant la garde exclusive des enfants à la mère. Depuis, il a pu obtenir de les voir dans un point-rencontre. Il n'a aucune information sur leur adresse, leur école. « Quand je les vois, mon fils est comme éteint. J'ai essayé d'entrer en contact avec la secte en Inde : je n'ai eu aucun écho.»

Ce témoignage est rare, mais il est pourtant à l'image de ce qui se passe à chaque fois. Soit l'ensemble de la famille rejoint la Mission, soit la cellule familiale éclate. Il n'y a jamais de solution intermédiaire, le Sahaj Marg est exclusif.
Rappelons que la Mission décrète qu'il faut avoir 18 ans révolus pour méditer. Elle n'en a pas moins de nombreuses actions en direction des jeunes. En 1991, Mireille Humbert, manager de l'ashram d'Augerans envoie une lettre aux enfants et adolescents (21/05/91) :
« (...) Une bonne nouvelle pour nous tous ! Le Maître, notre Chariji revient bientôt (...) S'il nous a mis en pénitence à Noël, c'était pour nous obliger à réfléchir et à comprendre qu'on ne vient pas à l'ashram, à Augerans, comme on va en vacances (...) Vous viendrez donc à l'ASHRAM voir le MAÎTRE et participer à un SEMINAIRE SPIRITUEL.»

1 comment:

  1. Anonymous6:10 AM

    J'ajouterais que l'organisation faussement hindouiste que vous mentionnez est constituée à 80% de femmes avec une immense proportion de femmes divorcées/séparées.
    Les hommes du Sage qui Marque sont les coqs dans la basse-cour, certains n'hésitent pas à user du "pouvoir" de manipulation qu'ils connaissent avoir facilement et habituellement aprés une séance de méditation pour séduire les femmes abbhyasis!
    L'objectif final sous-jacent sont les enfants, car quels adeptes plus dociles et maléables que des mineurs?
    Ce sont les futurs adeptes potentiels, "l'avenir de la Mission" comme le dit Chariji.

    Que la paix du mettre soit avec vous.

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